dimanche 18 mars 2012

Des coutumes hébraïques retrouvées sur la côte Est

Beaucoup d'auteurs évoquent une présence d'anciens juifs à Mada­gascar qui ont transmis certaines de leurs coutumes aux populations des contrées où l'on retrouve leurs traces.
Ainsi Valgny qui a vécu de 1750 à 1758 à Sainte-Marie, signale que ce sont certainement des Juifs venus de Palestine qui ont peuplé l'île et la côte voisine sur la Grande terre.
Il ajoute que c'est à eux que les Malgaches doivent la circoncision, « quoiqu'elle puisse bien être mise au compte des Arabes du Sud-Est », et surtout l'usage des sacrifices qui ne saurait en aucun cas leur être imputé.
Un siècle plus tôt, François Martin qui a séjourné de 1665 à 1668 dans la province de Fenoarivo-Atsinanana, précise que les habitants « n'ont aucun exercice de religion. Ils avouent pourtant qu'il y a un Dieu qu'ils reconnaissent pour l'auteur de tous les êtres qu'ils font tout bons, ils le nomment Zanhaar. Ils craignent fort le diable qu'ils nomment Belitche; ils le font auteur de tous les maux et lui donnent le premier morceau des bêtes qu'ils sacrifient(...) »
L'auteur énumère aussi quelques coutumes malgaches- respect du samedi, circoncision, aversion de certains à consommer du porc- qui laissent suggérer que « quelques juifs ou des personnes de cette religion ont été autrefois dans cette contrée ».
François Martin évoque également l'art de la divination sur une tablette « où il y a des figures à leur mode, des planètes, de signes du Zodiaque ». Il n'oublie pas de citer la divination par des poulets enfermés deux ou trois jours sans manger.
Il y a enfin « un degré de science parmi eux pour avoir la liberté de couper la gorge au bétail. Ce degré dépend d'être nés des premiers d'un village et de savoir une espèce de prière qu'ils disent tout bas avant que d'égorger la bête... »
Plus tard, les Grandidier dressent un tableau assez complet de ces coutumes hébraïques qui se retrouvent dans la Grande île.
« À Madagascar comme autrefois chez les Juifs, la religion est toute patriarcale, sans processions, sans cérémonies liturgiques et, en somme, sans éclat. »
Ils citent en premier lieu la croyance en un Dieu unique, créateur du ciel et de la terre et qui n'est représenté par aucune figure ni aucune image parmi les coutumes malgaches religieuses qui rappellent celles des Juifs.
Alfred Grandidier et son fils Guillaume relèvent également l'habitude d'offrir à Dieu des sacrifices d'animaux qui sont l'essence de l'ancienne religion judaïque, la tête des victimes tournée vers l'Est.
Les Malgaches marquent avec leur sang- « regardé comme efficace pour effacer les péchés »- tantôt ceux qui assistent au rituel, tantôt les maisons « comme à la Pâque juive », ou bien des pieux dressés à cet effet.
Ils brûlent aussi de l'encens et dansent pendant les invocations, tendent « en priant les mains vers le ciel avec la paume en haut comme s'ils mendiaient une aumône ».
Ils adorent Dieu sur les hauts-lieux en plein air et conjurent les malheurs à l'aide du « Faditra » ou d'objets émissaires qu'on jette au loin, d'animaux que l'on chasse dans le désert auxquels on accorde l'inviolabilité par suite d'un vœu fait pour recouvrer la santé.
Ils ont également la coutume de jeûner et surtout de garder la chasteté pendant certaines cérémonies, telles que la circoncision et les exorcismes lorsqu'un mari ou des parents proches sont engagés soit dans une guerre soit dans quelque entreprise périlleuse, ou comme au moment des épidémies cycliques pendant lesquelles le pays est en pénitence.
La purification rituelle des individus ou groupes s'opère par ailleurs au moyen de bains ou d'aspersion d'eau. Les Malgaches se préservent aussi des impuretés légales, confessent des péchés ou des actes blâmables à l'article de la mort, dans les maladies graves ou dans les circonstances difficiles.
Ils érigent et adorent des pierres qu'ils oignent avec la graisse des victimes qui est avec le sang la partie la plus digne d'être offerte à la divinité.
Autres coutumes malgaches rappelant les usages hébraïques:
« consacrer les prémices des biens de la terre à Dieu; recourir aux moyens divinatoires et à la géomancie pour se guider dans toutes les affaires de la vie usuelle et de croire aux jours propices, aux jours néfastes, causes de nombreux infanticides ». Et ne jamais jurer Dieu.

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