mardi 17 janvier 2012

La folle aventure de la soie d’araignée


Plus de 1 million d’araignées ont été mises à contribution pour fabriquer cette cape unique qui sera dévoilée le 25 janvier à Londres par le Victoria & Albert Museum. Derrière cette folle création, deux hommes installés à Madagascar, Simon Peers et Nicholas Godley.
Leur rêve ? Faire renaître la tradition de la soie d’araignée en vogue sur l’île au XIXe siècle. A l’époque, la production battait son plein. Antananarivo abritait même un collège technique pour former les tisseurs. Pas facile toutefois de loger et de nourrir les centaines de milliers d’arachnides nécessaires à l’obtention d’un petit mètre de fil de soie : ces bestioles sont cannibales. Peers et Godley, eux, n’ont pas assuré le toit et le couvert à leurs fileuses, note le Financial Times. Ils ont recruté 70 personnes chargées de capturer les araignées femelles dans la nature pour les relâcher une fois la soie dorée extraite. “Nous avons eu du mal à trouver des gens disposés à travailler avec les araignées, car elles mordent”, a confié Godley à Wired. Loin de ce travail de bénédictin, la soie d’araignée mobilise les biogénéticiens, qui rêvent de produire à grande échelle ce fil ultra-souple et plus résistant que l’acier et le Kevlar. Des chèvres ont été manipulées génétiquement pour donner du lait contenant de la soie arachnéenne, mais la quantité de substance ainsi obtenue est infime. La piste des vers à soie transgéniques semble plus prometteuse : avec ces créatures, une équipe sino-américaine vient d’obtenir une fibre composite encore plus résistante que la soie d’araignée, indique PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences). A terme, ce fil chimérique pourrait servir à fabriquer des gilets pare-balles*. Un usage moins poétique…

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